Entre Funchal et La Graciosa... 280 milles humides

Que retenir de cette traversée ?

Tout d’abord des adieux émouvants - non c’est vrai - avec les copains que l’on laisse à Madère. Presqu’une journée pour faire le tour de tout le mouillage avec l’annexe. A chaque fois, embrassades et au-revoir déchirants, petite séance d’échanges de cadeaux... On repart même avec le repas du soir tout prêt pour nous dans des boîtes tupperware, un super plat qui sort de la cuisine d’Astrid... Et puis ca y est, on arrive à décoincer l’ancre de la vase de Funchal vers 17 heures.

Et puis une bonne grosse fatigue. Pour tout vous avouer, le mouillage devant Funchal est horriblement rouleur - on se croit parfois la nuit en navigation - et on se réveille le matin avec l’impression de s’être battu toute la nuit contre les lois de la gravité, ce qui est finalement et sans doute assez proche de la réalité. Quelques jours à ce régime nous ont un peu tué, et les nuits de navigation furent difficiles.

Une impression aussi de course contre la montre, car du vent fort arrive en provenance de Gibraltar et des côtes du Maroc, et est attendu d’ici 48h sur les Canaries. On a juste le temps de passer avant de se prendre le coup de vent, à quelques heures près... Ne pas mollir donc.

Finalement, ca c’est plutôt bien passé, malgré une météo peu clémente. Pas mal de vent, plutôt musclé même - au moins toujours un ris dans la grand-voile - et au travers. On a eu beaucoup de grains, ce qui nous a forcé à faire pas mal de manoeuvres. Une toute petite manoeuvre pour un tout petit poisson aussi, et un petit thon listao qui s’est invité à l’apéro (jus de citron pour ce dernier !).

A la tombée de la nuit du 5 novembre dernier, La Graciosa nous dévoile enfin ses formes généreuses, après nous avoir fait languir tout l’après-midi à l’approche des côtes de Lanzarote. Jouant à cache-cache sous la pluie battante des grains, et juste derrière un magnifique arc-en-ciel, voici enfin les Canaries !

La grande question que se posent maintenant les enfants, c’est bien maintenant de savoir s’il est vrai, comme leur prétend leur papa, qu’ici les goëlans ne pèsent que 30g et sont tout jaunes. A nous d’aller vérifier ca sur le terrain !